samedi 25 avril 2020

Proposition pour un temps cultuel le dimanche 26 avril

Accueil
Bonjour à vous en ce deuxième dimanche de Pâques !
Je suis la pasteure Gwenaël Boulet, secrétaire nationale Évangélisation et Formation et je vous propose de nous mettre en route avec les compagnons d’Emmaüs. Vous retrouvez ce texte dans l’Évangile selon Luc, au chapitre 24.
Avant de commencer ce culte, si vous le souhaitez, vous pouvez prendre le temps d’allumer une bougie, d’aller chercher une tasse de café, de thé et de vous installer tranquillement en présence de Dieu. Puisque chacun est chez soi, chacun peut aussi vivre ce temps avec tout ce qu’il lui faut pour qu’il se sente bien.
Pendant ce premier morceau de musique, n’hésitez pas à vous installer comme vous en avez besoin.





Venite exultemus :
https://www.youtube.com/watch?v=K7yxgfxsy6I&list=PLoGxXbLWeSfGN-uXUZ_Zgdcx7aQAKubkJ&index=17







Ouverture
Voilà, nous sommes tous ensemble devant le Seigneur.
Que le Seigneur ressuscité vienne vous rejoindre.
Qu’il soit dans les résonances des mots qui vont se dire !
Qu’il soit dans vos silences et dans vos prières !
Et qu’il soit au milieu de nous, de nos chemins et de nos vies.
Amen



Prière
Nous prenons un temps pour louer Dieu.
          Pourquoi voulez-vous remercier le Seigneur ce matin ?...
          Pour la beauté d’un regard… pour le chant d’un oiseau… pour le sourire des petits enfants lors du dernier appel vidéo ?
          Pour le silence… pour le travail… ?
          Pour toute autre chose… ? … C’est vous qui savez pourquoi vous avez envie de dire « merci, Seigneur ! »
Alors prenez ce temps pour poser vos mercis, pour les exprimer…
Toutes nos louanges, nous les présentons à Dieu.
    Seigneur, merci pour ce que tu nous donnes de jour en jour.
    Merci pour les étincelles de fraternité qui viennent mettre de la beauté dans nos vies.
    Merci pour les beautés du monde qui viennent apaiser nos cœurs.
    Merci pour ta présence parmi nous,
    Merci pour les soignants et les soignantes, les caissières et les caissiers, celles et ceux qui enlèvent les poubelles, qui nettoient les rues,
    Merci pour celles et ceux qui cultivent la terre et la rendent féconde, pour les instituteurs et les professeurs,
    Merci pour celles et ceux qui tous les jours nous témoignent leur présence,
    Merci pour ton Église qui se réinvente pour dire ton Évangile.
Amen




Que ma bouche chante ta louange :
https://www.youtube.com/watch?v=KTXkDEen3m0








Lecture biblique
Aujourd’hui le texte biblique nous emmène faire quelques pas… Oui, nous allons marcher et un peu plus que dans un rayon d’un kilomètre. Profitons de cette liberté que nous offre l’Évangile raconté par Luc au chapitre 24.
Ouvrons nos oreilles au voyage avec le Christ et que l’Esprit de Dieu vienne emplir notre écoute.

Nous sommes le jour de Pâques… le matin même des femmes sont venues dire que le Christ leur est apparu… et qu’il est vraiment ressuscité…
Pierre et Jean ont couru jusqu’au tombeau… Vide !
La journée est entamée… et sur la route deux hommes… deux disciples… se rendaient à un village du nom d’Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem. Ils parlaient entre eux de tous ces événements. Or, comme ils parlaient et discutaient ensemble, Jésus lui-même les rejoignit et fit route avec eux ; mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
Il leur dit : « Quels sont ces propos que vous échangez en marchant ? » Alors ils s’arrêtèrent, l’air sombre. L’un d’eux, nommé Cléopas, lui répondit : « Tu es bien le seul à séjourner à Jérusalem qui n’ait pas appris ce qui s’y est passé ces jours-ci ! » – 
« Quoi donc ? » leur dit-il. Ils lui répondirent : « Ce qui concerne Jésus de Nazareth, qui fut un prophète puissant en action et en parole devant Dieu et devant tout le peuple : comment nos grands prêtres et nos chefs l’ont livré pour être condamné à mort et l’ont crucifié ; et nous, nous espérions qu’il était celui qui allait délivrer Israël. Mais, en plus de tout cela, voici le troisième jour que ces faits se sont passés. Toutefois, quelques femmes qui sont des nôtres nous ont bouleversés : s’étant rendues de grand matin au tombeau et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire qu’elles ont même eu la vision d’anges qui le déclarent vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ce qu’ils ont trouvé était conforme à ce que les femmes avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. »
Et lui leur dit : « Esprits sans intelligence, cœurs lents à croire tout ce qu’ont déclaré les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela et qu’il entrât dans sa gloire ? » 
Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait.
Ils approchèrent du village où ils se rendaient, et lui fit mine d’aller plus loin. Ils le pressèrent en disant : « Reste avec nous car le soir vient et la journée déjà est avancée. » Et il entra pour rester avec eux. Or, quand il se fut mis à table avec eux, il prit le pain, prononça la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux furent ouverts et ils le reconnurent, puis il leur devint invisible. Et ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur ne brûlait-il pas en nous tandis qu’il nous parlait en chemin et nous ouvrait les Écritures ? »
A l’instant même, ils partirent et retournèrent à Jérusalem ; ils trouvèrent réunis les Onze et leurs compagnons, qui leur dirent : « C’est bien vrai ! Le Seigneur est ressuscité, et il est apparu à Simon. » Et eux racontèrent ce qui s’était passé sur la route et comment ils l’avaient reconnu à la fraction du pain.



Prédication
Deux hommes rentrent chez eux…
… Autant dire que pour nombre d’entre nous qui voyons s’afficher partout des « restez chez vous » et qui rêvons de mettre un petit bout d’orteil de rien du tout, un tout petit plus loin que le kilomètre autorisé… et bah ça semble étrange. Surtout pour un jour de résurrection et de retour à la vie !
Deux hommes, donc, deux disciples de Jésus, l’un Cléopas, l’autre sans nom, comme sans histoire…  On ne saura guère plus de l’identité et de la vie de ces deux hommes… Ont-ils arpenté les chemins avec Jésus ? étaient-ils de ceux qui étaient dans les foules ? On ne sait pas… Ce qu’on sait, c’est qu’ils étaient disciples… tout simplement. Des hommes parmi d’autres humains, deux personnes qui auraient pu rester hors de l’histoire…
Peu importe qu’ils aient été du type Pierre « je brave les éléments pour marcher sur l’eau » ou du type Jean « je me bagarre pour savoir qui est le plus grand et le plus costaud » ou du type Nicodème « je viens de nuit c’est plus sûr, dès fois que je sois repéré par d’autres… »
Oui, peu importe, car pour eux, pour ces deux hommes, tout semble terminé… l’histoire est close comme le seront les murs de leur maison.
Ils vont se confiner !
Ah, pauvres hères… mais que faites-vous donc ? Vous avez toute liberté d’aller et de venir… de partager avec vos amis… de toucher les vôtres… et vous allez vous confiner ?!
Mais on a juste envie de leur dire, qu’ils sont fous, qu’ils ne savent pas ce qu’ils font, que le confinement ce n’est franchement pas ce qu’il y a de plus marrant…
C’est que confinés, ils le sont peut-être déjà en fait, avant même d’arriver chez eux. Avant que des murs physiques les entourent, ils sont peut-être déjà dans un enfermement. Après tout, la mort est venue frapper dans leur vie. Ils sont peut-être simplement
enfermés dans leur peine, « ça ne sera plus jamais comme avant »…
enfermés dans leur pensée… « et si on avait fait autrement et si on avait dit autre chose »…
enfermés dans leur déception, « et dire que nous avons cru que Dieu allait changer le cours de l’histoire »…
Mais c’est le troisième jour… Le rideau s’est refermé pour ces hommes ! Ils ne voyagent plus dans leur tête. Ils ne rêvent plus de demain. Ils n’espèrent plus ! Oui, ils sont déjà terriblement enfermés… comme nous pouvons l’être nous aussi face à la mort… et à la perte d’espérance…
Alors aller jusque chez eux… y retrouver leurs habitudes, au risque de tourner avec elles, ce n’est pas si grave. Au moins, ça… les habitudes… c’est connu… ça se maîtrise… pas de surprise, ni bonne, ni mauvaise…
Ah oui, mais non ! Non, les deux hommes : nous sommes le 3ème jour, il s’est passé quelque chose le matin ! Les femmes, vous ne les avez pas écoutées ?... Ah bah, non, c’est vrai, ce sont des femmes ! Et Pierre et Jean ? … Hein ? Ah oui, il y en a un qui a renié… et l’autre… alors ?...
Ils semblent ne plus faire confiance à personne ces deux là qui retournent chez eux…
Hum… ils ne font confiance à personne et pourtant ils ne rabrouent pas celui qui vient marcher avec eux… et parler avec eux…
« Quels sont ces propos que vous échangez en marchant ? » leur dit celui qui s’approche.
Et là, ils se mettent à tout dire, tout raconter… Après tout, ça ne mange pas de pain de dire ce qu’on a sur le cœur à quelqu’un qu’on ne connaît pas… Encore quelques pas et il ne sera plus là…
Mais voilà que le chemin se termine… et, et mais c’est pas vrai… il est encore là… et il a parlé cet homme qui les a rejoints… et il leur a tout expliqué… Il en a fait des pas avec eux… et plus que ça vers eux… vers leur souffrance pour les réconforter… vers leur histoire pour lui donner sens… L’air de rien, juste en parlant, il a commencé à les libérer de leur enfermement.
Et pour nous, qui relisons cette histoire… combien d’échos possibles avec nos vies, nos itinéraires… Il est bon de nous rappeler que le Christ vient nous retrouver dans ce qui nous replie sur nous-mêmes. Il entre dans nos discours qui ressassent les problèmes, les échecs, les blessures… il écoute… et il essaye tantôt d’apaiser, tantôt de donner un éclairage nouveau… Rien que dans l’échange il ouvre des portes là où nous pensions que tout était clos.
Et voici que c’est la fin de la journée… la route est finie… les deux hommes sont à leur porte… Bon, ça y est… Au revoir ! Mais là, surprise, ce sont eux qui invitent… Tu ne vas pas partir qu’ils disent à cet homme. Tu vas rester à la maison avec nous ! Et il le fait, il entre pour rester avec eux !
Jusqu’au moment où il partage le pain et le vin… et là… ils percutent les deux ! D’un coup, ils ont tout compris… C’est lui, le Christ ! Il est ressuscité… il est vraiment ressuscité ! Mais ils n’ont pas eu le temps de réaliser quoique ce soit, que pflop… il est parti…
Insaisissable résurrection qui rappelle à la vie et ne se laisse jamais enfermer !
Ce qui est génial, c’est leur réaction à ces deux-là. Ils s’en vont ! Ils fichent le camp de la maison. Ils ont fait des kilomètres pour rentrer chez eux et zou, illico presto, ils s’en retournent. Ils ne sont plus enfermés. Ils se « déconfinent » parce qu’ils ont repris confiance. Ils sortent parce qu’ils ont reconnu le Ressuscité et pour eux, c’est comme le signal du départ d’une nouvelle vie.
Je crois bien que c’est le confinement le plus court de l’histoire ! Quand le Christ est reconnu au creux de la vie, tout devient différent.
Pourtant ce sont les mêmes hommes, c’est le même chemin, ce sont les mêmes personnes qu’ils vont retrouver… Pourtant les événements douloureux ne sont pas effacés…
Mais peu importe, le changement est en eux ! C’est eux qui ont changé. Quand le Christ est reconnu, il y a une transformation qui s’opère en nous… et tout prend un tour différent. L’enfermement explose… ou plutôt nous ne le subissons plus… il n’a plus de prise sur nous et nous pouvons reprendre la route.
Je suis certaine que Dieu souhaite que nous puissions tous et toutes arpenter les rues, les sentiers et les forêts. Et j’espère que ce jour arrivera vite. Mais ce qui est tout aussi certain, c’est que le Ressuscité vient déjà remettre du chemin dans nos têtes… Il nous donne de l’espérance. Soyons aussi libres que nous le pouvons en pensée, en prière, en imagination. Aussi libres que nous le pouvons pour inventer de nouvelles formes de partage et de témoignage. Aussi libres que nous le pouvons pour annoncer à notre manière que le Christ est venu au cœur même de nos enfermements nous relever et nous donner le goût de la vie… aussi bon que le goût du pain partagé !
Soyons libres ! Libres d’inventer un monde nouveau aussi… un monde qui soit façonné comme un Royaume de paix, de justice et de fraternité.
Amen



Libres de nos chaînes :
https://www.youtube.com/watch?v=8cklbg_ZdrU&feature=emb_logo








Prière et invitation au Notre Père
Seigneur, tout se mélange un peu dans ce temps nouveau que nous vivons.
Les joies et les peines sont toujours là, mais nous passons peut-être plus vite des unes aux autres. La joie d’avoir des nouvelles de ces proches, de voir leurs visages sur les écrans, et la peine de ne pas pouvoir les serrer dans nos bras.
La joie d’entendre un oiseau chanter et la peine de ne pas pouvoir aller faire un tour dans le parc.
Oui, tout se mélange…
Nous regardons nos vies, notre société, et nous nous demandons comment nous avons pu en arriver là… Comment est-il possible qu’un virus ait stoppé la course du monde ? Est-ce que cette course en valait la peine ?
Et puis, nous nous disons qu’après ce sera différent… que nous ferons peut-être plus attention aux petits signes de vie, aux gestes de fraternité… que peut-être nous serons plus solidaires ? que peut-être nous construirons un monde plus juste, plus beau… ? Peut-être !
Et nous avons peur aussi… et si ça ne changeait pas vraiment ?... et si on repartait comme avant ?
et si… dans cet après, il nous manquait des êtres chers ?...
Le temps n’est pas simple aujourd’hui, Seigneur… et tu le vois ce temps. Et toi, tu vois comment nous sommes embarqués dedans.
En ce temps de Pâques, Seigneur, nous te confions notre monde, nos vies et tous nos proches.
              Vous pouvez prendre le temps de nommer les personnes qui comptent pour vous…
Nous te prions pour les malades, qu’ils soient accompagnés dignement,
Nous te prions pour les familles endeuillées, qu’elles trouvent des lieux d’écoute et de réconfort,
Nous te prions pour toutes celles et tous ceux qui mettent de la joie dans le quotidien, qu’ils soient ressourcé.e.s…
              Vous pouvez ajouter d’autres intentions de prière…
Toutes ces prières, Seigneur, nous les réunissons et te les confions en reprenant ces mots, que nous disons ensemble portés par le Christ,
Notre Père,
Qui es aux cieux,
Que ton Nom soit sanctifié,
Que ton Règne vienne,
Que ta Volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal.
Car c’est à Toi qu’appartiennent,
Le Règne, la Puissance et la Gloire,
Pour les siècles des siècles,
Amen



Bénédiction
Ce matin, nous avons cheminé ensemble, à distance physique, mais proche dans la prière et la fraternité.
Nous allons repartir sur nos chemins. Et le Christ va accompagner chacun et chacune de nous.
Que le Seigneur, vous bénisse et vous garde,
Et qu’il vous donne d’aller en paix sur la route de vie !
Amen






Jubilate coeli :
https://www.youtube.com/watch?v=QNhPtJvex2Q&list=PLoGxXbLWeSfGN-uXUZ_Zgdcx7aQAKubkJ&index=14

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