mardi 24 mars 2020

Quelques éléments de réflexion à propos de la diffusion de nos cultes en temps de pandémie



Article de C. Christopher Smith (« Churches Should Think Twice Before Webcasting Their Worship Services ») du 19 mars 2020 sur son site, traduction Pascale Renaud-Grosbras





 Photo Philippe Baumgart


La pandémie de coronavirus s’est propagée rapidement à travers le monde, obligeant à restreindre les rassemblements et même, en certains lieux, à les supprimer complètement, ce qui a forcé les Églises à prendre des décisions dans l’urgence quant à leur usage des nouvelles technologies pour permettre à leurs communautés de rester en lien malgré la distanciation sociale. Beaucoup ont fait le choix de diffuser leur culte en direct sur Facebook Live ou une plateforme équivalente. Étant donné l’évolution rapide des circonstances, je ne reproche pas aux Églises d’avoir fait ce choix (ma propre Église est en train de se préparer à le faire à partir de dimanche prochain), mais il me semble utile de faire une pause et de réfléchir :

Qu’est-ce qu’un culte ? Qu’est-ce qui est vraiment nécessaire dans un culte ? Et quels outils technologiques sont-ils les mieux à même de nous permettre de créer un espace où notre louange peut s’épanouir ?

Toutes les Églises devraient se poser ces questions au cours des semaines qui viennent. Elles vont devoir discerner comment continuer le chemin qu’elles auront ainsi entamé. J’ai travaillé dans le milieu de l’informatique pendant plus de dix ans et j’ai eu l’occasion d’aborder longuement ces questions (j’en ai creusé certaines dans mon dernier livre, How the Body of Christ Talks: Recovering the Practice of Conversation in the Church), et j’aimerais proposer ici quelques réflexions pour aider les Églises à exercer leur discernement à propos des nouvelles technologies et du format à donner à leurs célébrations dans les semaines à venir.

Il me semble qu’un culte est destiné à favoriser une participation aussi incarnée que possible pour toutes les personnes présentes. (Ou, pour le dire autrement, un culte n’est pas supposé être un produit religieux à consommer passivement). Nous partageons un culte lorsque nous pouvons unir nos voix dans le chant et dans la prière et lorsque nous mangeons et buvons le corps et le sang du Christ ensemble. Voyez par exemple ce que dit l’apôtre Paul lorsqu’il conseille l’Église de Corinthe en 1 Co 14 (la totalité du chapitre vaut d’ailleurs le coup d’être lue puisqu’il décrit la réalité d’une Église au culte par trop interactif et chaotique, mais le cœur du chapitre se situe aux versets 26 à 33) :

26Que faire alors, frères ? Quand vous êtes réunis, chacun de vous peut chanter un cantique, apporter un enseignement ou une révélation, parler en langues ou bien interpréter : que tout se fasse pour l’édification commune. 27Parle-t-on en langues ? Que deux le fassent, trois au plus, et l’un après l’autre ; et que quelqu’un interprète. 28S’il n’y a pas d’interprète, que le frère se taise dans l’assemblée, qu’il se parle à lui-même et à Dieu. 29Quant aux prophéties, que deux ou trois prennent la parole et que les autres jugent. 30Si un assistant reçoit une révélation, celui qui parle doit se taire. 31Vous pouvez tous prophétiser, mais chacun à son tour, pour que tout le monde soit instruit et encouragé. 32Le prophète est maître de l’esprit prophétique qui l’anime. 33Car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais un Dieu de paix. (TOB)

Paul semble présupposer que les membres de l’Église viennent au culte préparés à y participer. Il semble que l’interactivité divine représentée par la Trinité soit un modèle pour le genre de communauté qui rend un juste culte : être ensemble, se parler, faire attention à tous les membres du corps ainsi rassemblé. Souvenons-nous des paroles de Jésus : « Car, là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18,20 TOB). Si nous considérons le contexte de ce passage en Mt 18, nous constatons qu’il s’agit de péché et de pardon : aussi, Dieu se rend présent à nous lorsque nous sommes présents les uns aux autres par la conversation. J’entends la conversation au sens large, c’est-à-dire non seulement les mots que nous partageons, mais la communion incarnée dans nos mots, nos émotions, notre communication non-verbale, etc. : lorsque nous sommes présents les uns aux autres).

Quelle conclusion en tirer à propos de notre usage des outils technologiques pendant la présente pandémie ?

  • Tous les moyens technologiques ne se valent pas. Certes, nous ne pouvons pas être physiquement présents les uns aux autres en ce moment, mais certains outils permettent de se rendre plus présents que d’autres. Les vidéoconférences (Zoom, Google Hangouts…) où tous les participants peuvent se voir et s’entendre favorisent la présence et la participation bien mieux que les plateformes de webdiffusion (Facebook Live…) destinées à une consommation passive. Les outils audio (conférences téléphoniques) ne permettent pas une participation aussi intense que les conférences vidéo, mais ils engendrent une passivité moindre. Même Facebook Live, qui permet de commenter en temps réel, permet ainsi de participer un petit peu plus que d’autres plateformes ; cela reste néanmoins très proche du pôle « passif », bien plus que les conférences vidéos.
  • Les Églises (surtout les plus grandes) devront peut-être mettre en œuvre plusieurs outils différents. Les cultes dominicaux pourraient ainsi être diffusés en direct tandis que de petits groupes pourraient se maintenir grâce aux vidéoconférences qui permettent de se rendre présents les uns aux autres. Les Églises pourraient fournir de la documentation sur la manière de célébrer en petits groupes, avec une liturgie, des prières et des cantiques, des passages bibliques à lire pour en discuter ensuite, et des idées pour encourager l’édification mutuelle en partageant ce qui se passe dans nos vies (nous en avons un cuisant besoin pendant ces jours chaotiques). Notre Église a ainsi mis en place un rendez-vous via Zoom tous les soirs à 20h pour tous les membres de la communauté qui le souhaitent, pour prier ensemble et partager.
  • Rendre un culte est une expérience holistique qui ne se limite pas aux « moments de culte ». Les outils de vidéoconférence peuvent être une vraie chance pour permettre aux Églises d’entretenir les échanges et le soin mutuel dans la communauté et avec ceux qui nous entourent dans la réalité quotidienne de ce nouveau monde. Encore une fois, le but du culte est d’être présents les uns aux autres ; nous, en tant qu’Églises confrontées aux restrictions que nous connaissons, avons pour double tâche d’encourager tous nos membres à l’imagination et de leur donner les ressources nécessaires.

Pourquoi une telle distinction est-elle nécessaire ?

On le sait, le théoricien de la communication Marshall McLuhan a fait observer que « le média est le message », ajoutant que le contenu du média nous aveugle souvent quant à son caractère propre. En d’autres termes, si nous choisissons un média qui favorise la consommation passive, nous serons à plus ou moins longue échéance transformés en consommateurs passifs. Cependant, si nous choisissons un média qui nous permet d’être plus présents et de participer ensemble, les uns avec les autres, alors nous nous transformerons en participants actifs à la mission inhérente à l’Évangile, qui consiste à guérir et réparer la Création.

C’est une occasion unique qui nous est offerte ! La réalité de cette pandémie nous oblige à faire face à des questions nouvelles. A vrai dire, beaucoup de nos cultes avant la pandémie tendaient à une consommation passive, mais cette réalité a été bouleversée par le coronavirus, ce qui nous ouvre la possibilité nouvelle d’imaginer une forme de culte plus participative et plus juste. 



Photo Philippe Baumgart

dimanche 22 mars 2020

L’offrande de la pauvre veuve : seulement et tellement !


Merci à la pasteure Solange Weiss, qui nous propose une réflexion à partir du récit de l'offrande de la pauvre veuve.



Luc 21, 1-4
1 Jésus regarda autour de lui et vit des riches qui déposaient leurs dons dans la salle du trésor du temple. 
2 Il vit aussi une veuve pauvre qui y mettait deux petites pièces de monnaie. 
3 Il dit alors : « Je vous le déclare, c'est la vérité : cette veuve pauvre a mis plus que tous les autres. 
4 Car tous ont donné comme offrande de leur superflu ; mais elle, qui manque de tout, a donné tout ce qu'elle avait pour vivre. »
(traduction Nouvelle Français Courant)
 

 
Au temple quelques jours avant sa Passion, Jésus regarde et voit. Et quand il dit « je vous dis », il parle à « nous » aussi (pas de destinataires précis dans le texte). Jésus jette ses quelques paroles comme la pauvre veuve ses deux piécettes.
Qui dit que les riches n’étaient pas sincères parce qu’ils donnaient beaucoup ? Personne. Et ils étaient sûrement sincères dans leurs offrandes généreuses !
Mais Jésus regarde plus que l’offrande, il regarde aussi le geste qui offre et au-delà du geste l’histoire de vie qui s’y devine.
La veuve a mis seulement…tout ce qu’elle avait pour vivre. Elle a mis du vital. Elle a mis de son manque.
Les autres ont donné généreusement mais elle plus encore dit Jésus. Pour offrir, les autres ont pris dans ce qu’ils ont pu, elle, a pris dans ce qu’elle ne pouvait pas : elle a donné de son manque et non de son abondance.
A travers son petit commentaire sur le geste de la veuve, je ne crois pas que Jésus commente nos offrandes peu ou beaucoup. Je ne crois pas qu’il nous demande un geste héroïque qui nous mettrait en avant… et en danger vital.
Je crois que Jésus nous demande seulement un regard sans jugement sur celui ou celle qui apparemment donne peu, fait peu. Dans ce « peu » il y a peut-être l’engagement de toute une vie, un geste dépourvu de toute attente de reconnaissance. Si humble qu’il l’ignore. Si humble qu’il en est grand.
Aujourd’hui dans la tourmente de nos jours « sous coronavirus », chacun.e offre, a besoin d’offrir. Il y a flot d’initiatives généreuses. Dans cette appétence à (se) donner, il y a aussi tout notre manque, toute notre impuissance qui remue et s’agite.
Dans ce malaise ou cette ambiguïté, il peut avoir tentation de juger ou au moins de comparer ceux qui agissent et ceux qui prient, ceux qui se taisent et ceux osent parler, ceux qui répondent et ceux qui ne répondent pas, ceux qui applaudissent et ceux qui ne vont pas aux fenêtres, ceux qui ont trois idées par jour et ceux qui n’en ont pas…. Et pourtant… nous sommes tous enfants de la même impuissance. Et au fond de nous, le même appel à la vie, le même feu qui ne meurt pas, qu’il flambe ou qu’il soit braises.
Dans le flot des initiatives pleines de généreuse volonté, sachons regarder aussi le petit geste qui ne se montre pas et qui n’en est pas moins généreux même s’il ne sait pas faire sa place dans les réseaux sociaux.




jeudi 19 mars 2020

Un téléphone et une échelle : notre premier culte en direct sur internet


Un article qui nous vient de loin, mais témoigne d'une expérience avec les mêmes questionnements et mêmes difficultés rencontrées d'emblée que celles que nous rencontrons un peu partout... et le retour positif quand on s'y met !

Merci Anne-Cecile Baer pour ce partage, nous restons à l'écoute de Celui qui nous unit par-delà les océans et les continents...





Notre église, Church of the Indian Fellowship, est située au cœur du cimetière de la tribu Puyallup, une des tribus amérindiennes que l’on trouve le long de la côte du Pacifique Nord, dans l’état de Washington. C’est une église presbytérienne, qui rassemble de 20 à 35 paroissiens selon les dimanches. Presque tous sont Natifs américains, issus de tribus des quatre coins des USA, des familles venues dans cette région pour y travailler à différentes époques. 


Le conseil presbytéral de l’église a pris la décision la semaine dernière de suspendre les cultes en raison de l’épidémie de covid 19. Le pasteur, lui aussi Natif américain (et mon mari, incidemment), s’est incliné mais il n’était pas favorable à cette décision. Le petit nombre de paroissiens permettait à chacun de garder une distance suffisante, lui semblait-il. Aujourd’hui, avec les décisions les plus récentes des autorités publiques, cette annulation serait intervenue en tout état de cause.
Une toute petite église avec très peu de moyens, un système audio si ancien qu’il pourrait figurer dans un musée, une wifi peu fiable dans ce cimetière tribal… mais l’importance de poursuivre les cultes est évidente. Au milieu des incertitudes et des changements que la pandémie impose à chacun, plus que jamais, notre petite communauté a besoin de prier ensemble, d’entendre la proclamation de la parole de Dieu.
Heureusement, nous avons les outils que les media sociaux fournissent aujourd’hui. Après différentes tentatives, nous avons réalisé que la meilleure camera que nous pouvions utiliser était mon téléphone portable, un Android pas de la première jeunesse mais en bon état. Notre église a une page Facebook et nous avons une app sur nos téléphones.
A partir de l’app, il suffit d’aller sur la page de l’église, de créer un post, et la possibilité de filmer en direct, « Go Live » se présente d’elle-même. 
Nous avons posé le téléphone sur un stand pour qu’il se tienne droit, installé le stand sur… une planche de bois en équilibre sur une échelle pour qu’il soit à la bonne hauteur. Et c’est parti ! 


Irvin, mon mari en partance pour l’Idaho pour des funérailles familiales, c’est moi, également pasteure presbytérienne, qui me suis retrouvée devant la « caméra ». Le feedback des paroissiens a été très chaleureux. Malgré les évidentes maladresses et hésitations, ils ont apprécié de suivre un service, plus court que celui dont ils ont l’habitude, mais dans le cadre qu’ils connaissent. Certains d’entre eux, que nous n’avions pas vu depuis longtemps, nous ont fait signe. Certains nous ont demandé si nous continuerions de diffuser ces cultes une fois la situation redevenue normale.
Autre solution pour diffuser un service – ou juste un sermon – en direct : YouTube. Tous nos paroissiens ne sont pas sur Facebook
En l’occurrence, l’enregistrement s’est passé dans notre living room. Pour utiliser YouTube, il faut passer par l’ordinateur, et la wifi est trop capricieuse à l’église pour le permettre.
Nous avons créé un channel sur YouTube, prénom : Church of the Indian Fellowship, nom de famille : Presbyterian Church USA. Pour des raisons que nous ignorons, un délai de 24 heures s’est révélé nécessaire entre la création du channel et la possibilité de diffuser en direct. Ensuite, l’enregistrement n’a pas posé de problème.
Toutes ces opportunités n’occasionnent aucun frais mais nous ne les aurions pas recherchées avec cette assiduité sans cette situation de crise. Nous avons l’intention de continuer de diffuser nos services et d’ajouter des moments de prières et d’études bibliques pendant la durée du confinement. Ensuite, pourquoi nous interrompre ? Certains de nos paroissiens sont isolés à l’année et se réjouissent de nous retrouver de cette façon. 

Pour suivre Church of the Indian Fellowship (en anglais bien sûr) : 

Lien YouTube

Page Facebook

lundi 16 mars 2020

D'humeur communautaire





Et nous voilà parti.es pour des semaines tout à fait inédites.
Des jours sans avoir le droit de nous retrouver au-delà des limites de nos foyers - que ceux-ci soient nombreux ou constitués d'une unique personne.
En Église, nous avons l'habitude de proposer des temps de rencontre, mine de rien, nombreux. Tout le monde pense spontanément au culte, mais selon les communautés locales, et par tranches d'âge ou de manière intergénérationnelle, il y a des temps bibliques, des temps de prière, des temps de musique, des temps de repas, d'activités manuelles, de convivialités diverses toutes les semaines, plusieurs fois par semaine, surtout si on y ajoute les réunions qui organisent toutes ces activités et qui sont aussi l'occasion de se retrouver ensemble, et devant Celui qui nous réunit.
Devant l'impossibilité de continuer ces activités, l'inquiétude peut nous saisir, même si nous n'avions pas l'habitude d'y participer souvent : "mais si justement maintenant j'avais eu envie/besoin d'y aller ?" pensent les un.es, tandis que pour d'autres, dont la vie est rythmée par ces rencontres paroissiales, l'organisation même de leur semaine s'évanouit.


Ce blog s'appelle l'Accroche-culte, non pas parce qu'il s'agirait de s'accrocher quoi qu'il en coûte à son culte, mais parce que tellement de choses ont un rapport avec le culte, avec les cultes, et peuvent donc s'y "accrocher"...
Le culte, c'est, au moins symboliquement, dans nos communautés protestantes, le lieu de manifestation du lien communautaire, une communauté suscitée par Dieu qui nous donne les uns aux autres comme frères et sœurs.
Alors aujourd'hui, comment allons-nous vivre ce lien communautaire, alors que les rassemblements sont interdits ?
Il va nous falloir mettre en jeu notre créativité, et inventer un nouveau mode de vie – et peut-être qu'à la manière d'un Carême qui nous ouvre sur la vie de Pâques, nous y apprendrons des choses précieuses sur ce dont nous avons besoin, et ne les oublierons pas quand cet épisode d’épidémie sera passé ?
Quelles sont nos ressources pour vivre cette période en tant que communauté, en tant qu’êtres liés à Dieu, et en tant qu’êtres désireux d’entretenir notre conscience de ces liens ?



Pour ce qui concerne la spiritualité, à partir du moment où nous avons accès à internet (et si vous lisez ce texte, c’est votre cas), nous avons accès à un nombre de ressources impressionnant. Le premier article de ce blog continue de s’allonger, alors qu’il ne recense que les possibilités d’entendre ou regarder un culte ou une prédication. Le second vous donne des liens avec Pain Quotidien, qui propose tous les jours une référence biblique (à lire par exemple sur Lire la Bible, si par hasard vous ne savez plus où vous avez rangé votre bible), une courte méditation écrite par un.e pasteur.e, une proposition de chant (avec un peu de chance vous retrouverez un recueil chez vous, sinon vous pouvez également cliquer sur le lien qui vous conduit sur Cantiques.fr et varier les plaisirs), un psaume (pendant que vous avez votre bible en main, profitez-en) et un lien avec une prière du jour : tout pour passer, seul.e ou en famille, un temps de prière. Le blog choisis la vie propose des activités pour les enfants, qui peuvent être l’occasion de fouiller dans vos placards, caves et greniers pour trouver de quoi les réaliser.
Mais il y a beaucoup d’autres possibilités... certaines arriveront en lien sur ce blog à un moment où un autre, mais en attendant vous pouvez explorer les sites de l’Église Protestante Unie de France et de l’Union des Églises Protestantes d’Alsace et de Lorraine pour y découvrir beaucoup de possibilités de tous styles en termes de spiritualité et découvertes bibliques, que ce soit pour les adultes ou pour les enfants.
Beaucoup de pasteur.es sont en train de se préparer à vous proposer des ressources supplémentaires, cela apparaîtra sur les réseaux sociaux et le web en général dans les jours qui viennent – c’est déjà fait pour un certain nombre.
Donc du côté de la spiritualité, du lien à Dieu, les outils sont là, il ne vous reste qu’à vous en saisir.



Mais qu’en est-il de la communauté ?
De la même manière qu’il ne peut y avoir communauté que si les personnes qui se rassemblent se rencontrent, se parlent, communiquent (et le serrement de main ou la bise ne sont communication que s’il y a d’autres échanges qui les entourent), pour qu’il y ait communauté à distance, il va falloir que chacun.e fasse la démarche d’entrer en communication avec d’autres membres du groupe.
Nous avons tous des répertoires téléphoniques, que ce soit sous forme papier ou électronique.
Posons-nous chaque jour la question : qui ai-je contacté aujourd’hui pour lui manifester que nous faisons partie de la même communauté ? Là, plus besoin d’internet : même les personnes les plus anciennes de nos églises n’ont peut-être pas d’ordinateur, ou pas l’habileté de s’en servir à pleine capacité, mais elles ont un téléphone auxquelles elles peuvent répondre si vous les appelez – et quelque soit notre âge, il est précieux d’entendre au moins quotidiennement une voix humaine.
Nous faisons tous partie de plusieurs groupes – travail, famille élargie, amis , église, associations culturelles ou sportives – et nos répertoires téléphoniques sont le reflet de ces communautés qui s’entrecroisent. Et tous ces groupes ont le même problème aujourd’hui : ils ont besoin que le lien soit maintenu, ne serait-ce que par le souci humain que nous avons de chacun et chacune, renforcé par le souci pour leur santé et même leur vie.

Je me rends bien compte que le quotidien des parents, tout particulièrement, avec leurs enfants de tous âges en permanence à la maison, va être quelque peu chargé, avec pour la plupart la nécessité d’inventer des solutions de télétravail qui n’étaient pas toutes prévues. Belle occasion de se ménager une demi-heure, avec les enfants autour ou pas, pour appeler la grand-mère isolée, ou l’ami.e qu’on aime fidèlement mais pour qui on a du mal à trouver du temps dans l’agenda pour le ou la rencontrer d’habitude.
Belle occasion pour toutes et tous, dans notre quotidien bousculé, mais où les questions de déplacements et d’activités extérieures vont être singulièrement simplifiées, de réserver une demi-heure quotidienne pour prendre des nouvelles des personnes que nous aimons, ou peut-être, pourquoi pas, pour faire connaissance téléphoniquement avec des personnes que nous n’avons que croisées jusque-là, et échanger avec elles des trucs et astuces que nous ne manquerons pas de trouver pour faciliter notre nouveau quotidien.
Belle occasion de nous encourager mutuellement, et par la même occasion tisser plus fort ce lien communautaire dont nous n’aurons jamais eu tant conscience qu’à ce moment où il semble nous échapper.


Lions la gerbe : n’hésitons pas à partager, dans ces ressources nouvelles découvertes, celles qui sont du domaine de la spiritualité... voire même, surmontant notre pudeur toute protestante, prenons parfois le risque de la prière commune, même si le téléphone est un support inhabituel !
Parce que si deux ou trois d’entre vous sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux, nous a dit Jésus... et il n’a jamais dit que cette réunion ne pouvait pas se faire par téléphone ou internet !

Que les fils de nos vies soient tissés plus serrés et brillants que jamais en ces temps d’espérance !


dimanche 15 mars 2020

Comment diffuser des cultes en streaming ? (et quelques autres conseils)




En cette période de pandémie, les Églises se voient obligées de supprimer leurs activités, y compris les cultes. Certaines ont déjà l’expérience de mettre en ligne leurs cultes, beaucoup d’autres ne se sont jamais posé la question jusqu’à présent.

Un article publié sur le site américain Hacking Christianity par le Pasteur Jeremy Smith détaille la méthode utilisée par son Église locale pour mettre en ligne les cultes. Vous trouverez ci-dessous la traduction d’une partie résumée de cet article. 



 
Voici comment nous avons adapté, préparé et publié un culte en streaming, en seulement 3 jours. Nous avons la chance d’être une Église dotée d’un certain nombre de ressources, mais ce qui suit peut être adapté rapidement par des Églises qui décideraient d’investir un peu d’argent (ou qui auraient des donateurs volontaires pour cela), avec des volontaires capables de s’atteler à la tâche rapidement.

Le streaming en général
  • Vidéo : au lieu d’acheter une caméra (nous n’avions pas le temps d’examiner la question comme il l’aurait fallu), nous avons choisi d’utiliser un iPhone et un ordinateur Macbook, ce qui permet une certaine mobilité et donne une vidéo de bonne qualité. Ce genre de matériel peut être prêté par un membre de l’Église.
  • Audio : presque tous les temples ont un système audio. Souvent, ce système comporte un « output » et permet d’utiliser des casques, par exemple. Dans ce cas, il est possible d’utiliser l’installation audio existante et de la relier par un câble au matériel d’enregistrement. Dans notre cas, il a fallu acheter un câble de 15 mètres pour relier le système audio au fond du temple à l’ordinateur installé devant la chaire.
  • Projection : nous ne savions pas comment créer plusieurs streams ni comment intégrer une projection Powerpoint à une diffusion en direct. Nous avons trouvé la solution en amenant dans le temple un écran de télévision où nous avons passé nos images. Cela n’est pas forcément possible pour vous et vous devrez faire preuve de créativité pour projeter les paroles des cantiques ou votre bulletin.

L’installation technique
Voici le matériel dont nous disposions ou que nous avons rapidement acheté.
  • Caméra et matériel de diffusion : un iPhone et un Macbook (ils fonctionnent bien ensemble, mais d’autres solutions sont possibles ; vérifier les applications disponibles).
  • Applications : Open Broadcasting Software (OBS pour Mac) et Camera for OBS Studio (pour l’iPhone)
  • Matériel audio : interface audio (nous avons utilisé le Focusrite Scarlett) et câble entre le système audio et l’interface
  • Matériel vidéo : trépied et clip pour l’iPhone
  • Projection : télévision à écran plat, câble pour l’ordinateur et autre ordinateur pour les diapositives à projeter (nous avons utilisé Google Slides)

Le plus gros problème : le copyright pour la musique
Ceci est problématique. Si vous n’y faites pas attention, vous pouvez voir votre streaming refusé ou bloqué (pendant la diffusion !) et l’association cultuelle peut être poursuivie pour violation de copyright.
Voici pourquoi : même si un cantique est publié dans un recueil d’Église, il ne peut être utilisé que pour être chanté localement dans le cadre des activités de l’Église, pas pour être diffusé en streaming. Voici ce que nous avons fait :
  • Vérifiez qui possède le copyright pour le cantique que vous souhaitez utiliser, soit sur la page du cantique soit à la première ou dernière page. S’il n’y a pas d’indication, contactez l’éditeur du recueil. Il faudra alors contacter la personne qui détient le copyright pour obtenir son autorisation. Si le cantique est dans le domaine public, pas de problème.
  • Notez l’utilisation que vous faites des cantiques pour lesquels vous avez reçu une autorisation, il faudra en informer le détenteur du copyright.
  • Ceci est valable pour chaque cantique utilisé.
  • Ceci signifie qu’il vous faut prévoir largement à l’avance les cantiques utilisés et obtenir les autorisations ; cela peut prendre du temps. Il nous a fallu trois jours pour y arriver et nous avons dû remplacer quelques-uns des cantiques retenus.
  • Attention, la liturgie peut aussi être sous copyright ! Une solution facile : écrivez la vôtre. Liturgie signifie « service du peuple » et écrire votre propre liturgie vous permettra de refléter la réalité de votre Église locale. Sinon, vérifiez auprès de votre Église ou union d’Églises que la liturgie est libre de droits.
  • Les complications dues au copyright poussent certaines Églises à ne diffuser que la prédication – mais ne permet pas de faire l’expérience d’un vrai culte. A vous de voir ce qui vous est possible.

Pour finir
Cette obligation de confinement peut être l’occasion de réfléchir à quelques questions.
  • Offrir un culte en streaming une fois par semaine ou par mois peut permettre de toucher un autre public et permet à vos paroissiens d’en profiter aussi.
  • Réfléchissez à un don en ligne : cela permet de faire des offrandes sécurisées, occasionnelles ou régulières, qui peuvent permettre à l’Église de continuer sa mission même en l’absence de réunions. Pendant le confinement… et après !
  • Conserver le lien. Notre équipe diaconale a sauté sur l’occasion et a appelé les plus fragiles parmi nous, dont certains n’avaient pas donné de nouvelles depuis un moment. Vous pouvez le faire aussi, quel que soit votre âge : c’est une bonne façon de rester en contact avec les seniors et les membres de l’Église obligés de rester chez eux. 

    (Adaptation : Pasteure Pascale Renaud-Grosbras)


    Remarque : à partir du site https://www.eglise-protestante-unie.fr/ , chaque paroisse et église locale possède déjà son propre système de don en ligne (cliquer sur "faire un don"). 

 

samedi 14 mars 2020

Prier avec Pain Quotidien



Le texte biblique : Marc 11, 20-25 (Traduction : Nouvelle Français Courant)









Psaume 42
Du répertoire du chef de chorale. Poème chanté des fils de Coré.

Comme une biche soupire après l'eau du ruisseau,

moi aussi, je soupire après toi, mon Dieu.


J'ai soif de Dieu, du Dieu vivant.

Quand pourrai-je enfin entrer dans son temple,

pour me présenter devant lui ?

Jour et nuit, j'ai ma ration de larmes,

car on me dit sans cesse : « Ton Dieu, que fait-il donc ? »


Je laisse revenir les souvenirs émouvants

du temps où j'avançais en tête du cortège

vers la maison de Dieu, avec une foule de personnes en fête,

qui criaient à Dieu leur reconnaissance et leur joie.


À quoi bon me désoler, à quoi bon me plaindre de mon sort ?

Mieux vaut espérer en Dieu et le louer à nouveau,

lui, mon sauveur et mon Dieu !


Au lieu de me désoler, je m'adresse à toi, mon Dieu,

depuis l'endroit où je suis, aux sources du Jourdain,

près du Mont-Petit dans les montagnes de l'Hermon.

Tu fais gronder les torrents, un flot en appelle un autre,

tu les fais tous déferler sur moi, je suis complètement submergé.


Que le Seigneur me montre sa bonté, le jour,

et je passerai la nuit à chanter pour lui,

à prier le Dieu qui me fait vivre.

Je veux dire à Dieu, mon rocher :

« Pourquoi m'as-tu oublié, pourquoi dois-je vivre accablé,

pourquoi laisses-tu mes ennemis m'écraser ? »

Me voilà complètement brisé par leurs insultes,

quand ils me disent sans cesse : « Ton Dieu, que fait-il donc ? »


À quoi bon me désoler, à quoi bon me plaindre de mon sort ?

Mieux vaut espérer en Dieu et le louer à nouveau,
lui, mon sauveur et mon Dieu !

Entendre le psaume 42 chanté sur Cantiques.fr ici

 










Pour partager avec les mains, avec des enfants par exemple (mais les adultes ont aussi le droit de bricoler !) : Puzzles circulaires à fabriquer


Sources :
http://painquotidien.editions-olivetan.com/
https://lire.la-bible.net/
http://choisislavie.eklablog.com/