Et
nous voilà parti.es pour des semaines tout à fait inédites.
Des
jours sans avoir le droit de nous retrouver au-delà des limites de
nos foyers - que ceux-ci soient nombreux ou constitués d'une unique
personne.
En
Église, nous avons l'habitude de proposer des temps de rencontre,
mine de rien, nombreux. Tout le monde pense spontanément au culte,
mais selon les communautés locales, et par tranches d'âge ou de
manière intergénérationnelle, il y a des temps bibliques, des
temps de prière, des temps de musique, des temps de repas,
d'activités manuelles, de convivialités diverses toutes les
semaines, plusieurs fois par semaine, surtout si on y ajoute les
réunions qui organisent toutes ces activités et qui sont aussi
l'occasion de se retrouver ensemble, et devant Celui qui nous réunit.
Devant
l'impossibilité de continuer ces activités, l'inquiétude peut nous
saisir, même si nous n'avions pas l'habitude d'y participer souvent
: "mais si justement maintenant j'avais eu envie/besoin d'y
aller ?" pensent les un.es, tandis que pour d'autres, dont la
vie est rythmée par ces rencontres paroissiales, l'organisation même
de leur semaine s'évanouit.
Ce
blog s'appelle l'Accroche-culte, non pas parce qu'il s'agirait de
s'accrocher quoi qu'il en coûte à son culte, mais parce que
tellement de choses ont un rapport avec le culte, avec les cultes, et
peuvent donc s'y "accrocher"...
Le
culte, c'est, au moins symboliquement, dans nos communautés
protestantes, le lieu de manifestation du lien communautaire, une
communauté suscitée par Dieu qui nous donne les uns aux autres
comme frères et sœurs.
Alors
aujourd'hui, comment allons-nous vivre ce lien communautaire, alors
que les rassemblements sont interdits ?
Il
va nous falloir mettre en jeu notre créativité, et inventer un
nouveau mode de vie – et peut-être qu'à la manière d'un Carême
qui nous ouvre sur la vie de Pâques, nous y apprendrons des choses
précieuses sur ce dont nous avons besoin, et ne les oublierons pas
quand cet épisode d’épidémie sera passé ?
Quelles
sont nos ressources pour vivre cette période en tant que communauté,
en tant qu’êtres liés à Dieu, et en tant qu’êtres désireux
d’entretenir notre conscience de ces liens ?
Pour
ce qui concerne la spiritualité, à partir du moment où nous avons
accès à internet (et si vous lisez ce texte, c’est votre cas),
nous avons accès à un nombre de ressources impressionnant. Le
premier
article de ce blog
continue de s’allonger, alors qu’il ne recense que les
possibilités d’entendre ou regarder un culte ou une prédication.
Le second vous donne des liens avec Pain
Quotidien, qui propose
tous les jours une référence biblique (à lire par exemple sur Lire
la Bible, si par
hasard vous ne savez plus où vous avez rangé votre bible), une
courte méditation écrite par un.e pasteur.e, une proposition de
chant (avec un peu de chance vous retrouverez un recueil chez vous,
sinon vous pouvez également cliquer sur le lien qui vous conduit sur
Cantiques.fr
et varier les plaisirs), un psaume (pendant que vous avez votre bible
en main, profitez-en) et un lien avec une prière du jour : tout
pour passer, seul.e ou en famille, un temps de prière. Le blog
choisis
la vie propose des
activités pour les enfants, qui peuvent être l’occasion de
fouiller dans vos placards, caves et greniers pour trouver de quoi
les réaliser.
Mais
il y a beaucoup d’autres possibilités... certaines arriveront en
lien sur ce blog à un moment où un autre, mais en attendant vous
pouvez explorer les sites de l’Église
Protestante Unie de France
et de l’Union
des Églises Protestantes d’Alsace et de Lorraine
pour y découvrir beaucoup de possibilités de tous styles en termes
de spiritualité et découvertes bibliques, que ce soit pour les
adultes ou pour les enfants.
Beaucoup
de pasteur.es sont en train de se préparer à vous proposer des
ressources supplémentaires, cela apparaîtra sur les réseaux
sociaux et le web en général dans les jours qui viennent – c’est
déjà fait pour un certain nombre.
Donc
du côté de la spiritualité, du lien à Dieu, les outils sont là,
il ne vous reste qu’à vous en saisir.
Mais
qu’en est-il de la communauté ?
De
la même manière qu’il ne peut y avoir communauté que si les
personnes qui se rassemblent se rencontrent, se parlent, communiquent
(et le serrement de main ou la bise ne sont communication que s’il
y a d’autres échanges qui les entourent), pour qu’il y ait
communauté à distance, il va falloir que chacun.e fasse la démarche
d’entrer en communication avec d’autres membres du groupe.
Nous
avons tous des répertoires téléphoniques, que ce soit sous forme
papier ou électronique.
Posons-nous
chaque jour la question : qui ai-je contacté aujourd’hui pour
lui manifester que nous faisons partie de la même communauté ?
Là, plus besoin d’internet : même les personnes les plus
anciennes de nos églises n’ont peut-être pas d’ordinateur, ou
pas l’habileté de s’en servir à pleine capacité, mais elles
ont un téléphone auxquelles elles peuvent répondre si vous les
appelez – et quelque soit notre âge, il est précieux d’entendre
au moins quotidiennement une voix humaine.
Nous
faisons tous partie de plusieurs groupes – travail, famille
élargie, amis , église, associations culturelles ou sportives –
et nos répertoires téléphoniques sont le reflet de ces communautés
qui s’entrecroisent. Et tous ces groupes ont le même problème
aujourd’hui : ils ont besoin que le lien soit maintenu, ne
serait-ce que par le souci humain que nous avons de chacun et
chacune, renforcé par le souci pour leur santé et même leur vie.
Je
me rends bien compte que le quotidien des parents, tout
particulièrement, avec leurs enfants de tous âges en permanence à
la maison, va être quelque peu chargé, avec pour la plupart la
nécessité d’inventer des solutions de télétravail qui n’étaient
pas toutes prévues. Belle occasion de se ménager une demi-heure,
avec les enfants autour ou pas, pour appeler la grand-mère isolée,
ou l’ami.e qu’on aime fidèlement mais pour qui on a du mal à
trouver du temps dans l’agenda pour le ou la rencontrer d’habitude.
Belle
occasion pour toutes et tous, dans notre quotidien bousculé, mais où
les questions de déplacements et d’activités extérieures vont
être singulièrement simplifiées, de réserver une demi-heure
quotidienne pour prendre des nouvelles des personnes que nous aimons,
ou peut-être, pourquoi pas, pour faire connaissance téléphoniquement
avec des personnes que nous n’avons que croisées jusque-là, et
échanger avec elles des trucs et astuces que nous ne manquerons pas
de trouver pour faciliter notre nouveau quotidien.
Belle
occasion de nous encourager mutuellement, et par la même occasion
tisser plus fort ce lien communautaire dont nous n’aurons jamais eu
tant conscience qu’à ce moment où il semble nous échapper.
Lions
la gerbe : n’hésitons pas à partager, dans ces ressources
nouvelles découvertes, celles qui sont du domaine de la
spiritualité... voire même, surmontant notre pudeur toute
protestante, prenons parfois le risque de la prière commune, même
si le téléphone est un support inhabituel !
Parce
que si deux ou trois d’entre vous sont réunis en mon nom, je
suis au milieu d’eux, nous a dit Jésus... et il n’a jamais
dit que cette réunion ne pouvait pas se faire par téléphone ou
internet !
Que
les fils de nos vies soient tissés plus serrés et brillants que
jamais en ces temps d’espérance !
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