dimanche 22 mars 2020

L’offrande de la pauvre veuve : seulement et tellement !


Merci à la pasteure Solange Weiss, qui nous propose une réflexion à partir du récit de l'offrande de la pauvre veuve.



Luc 21, 1-4
1 Jésus regarda autour de lui et vit des riches qui déposaient leurs dons dans la salle du trésor du temple. 
2 Il vit aussi une veuve pauvre qui y mettait deux petites pièces de monnaie. 
3 Il dit alors : « Je vous le déclare, c'est la vérité : cette veuve pauvre a mis plus que tous les autres. 
4 Car tous ont donné comme offrande de leur superflu ; mais elle, qui manque de tout, a donné tout ce qu'elle avait pour vivre. »
(traduction Nouvelle Français Courant)
 

 
Au temple quelques jours avant sa Passion, Jésus regarde et voit. Et quand il dit « je vous dis », il parle à « nous » aussi (pas de destinataires précis dans le texte). Jésus jette ses quelques paroles comme la pauvre veuve ses deux piécettes.
Qui dit que les riches n’étaient pas sincères parce qu’ils donnaient beaucoup ? Personne. Et ils étaient sûrement sincères dans leurs offrandes généreuses !
Mais Jésus regarde plus que l’offrande, il regarde aussi le geste qui offre et au-delà du geste l’histoire de vie qui s’y devine.
La veuve a mis seulement…tout ce qu’elle avait pour vivre. Elle a mis du vital. Elle a mis de son manque.
Les autres ont donné généreusement mais elle plus encore dit Jésus. Pour offrir, les autres ont pris dans ce qu’ils ont pu, elle, a pris dans ce qu’elle ne pouvait pas : elle a donné de son manque et non de son abondance.
A travers son petit commentaire sur le geste de la veuve, je ne crois pas que Jésus commente nos offrandes peu ou beaucoup. Je ne crois pas qu’il nous demande un geste héroïque qui nous mettrait en avant… et en danger vital.
Je crois que Jésus nous demande seulement un regard sans jugement sur celui ou celle qui apparemment donne peu, fait peu. Dans ce « peu » il y a peut-être l’engagement de toute une vie, un geste dépourvu de toute attente de reconnaissance. Si humble qu’il l’ignore. Si humble qu’il en est grand.
Aujourd’hui dans la tourmente de nos jours « sous coronavirus », chacun.e offre, a besoin d’offrir. Il y a flot d’initiatives généreuses. Dans cette appétence à (se) donner, il y a aussi tout notre manque, toute notre impuissance qui remue et s’agite.
Dans ce malaise ou cette ambiguïté, il peut avoir tentation de juger ou au moins de comparer ceux qui agissent et ceux qui prient, ceux qui se taisent et ceux osent parler, ceux qui répondent et ceux qui ne répondent pas, ceux qui applaudissent et ceux qui ne vont pas aux fenêtres, ceux qui ont trois idées par jour et ceux qui n’en ont pas…. Et pourtant… nous sommes tous enfants de la même impuissance. Et au fond de nous, le même appel à la vie, le même feu qui ne meurt pas, qu’il flambe ou qu’il soit braises.
Dans le flot des initiatives pleines de généreuse volonté, sachons regarder aussi le petit geste qui ne se montre pas et qui n’en est pas moins généreux même s’il ne sait pas faire sa place dans les réseaux sociaux.




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